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L’IRLANDE, UN EXEMPLE A NE PAS SUIVRE

News du 01/12/2010
L’Irlande est sauvée. Le plan d’aide devrait avoisiner les 90 milliards d’euros. L’Irlande est sauvée mais à quel prix ? « Charbonnier reste maître chez soi » n’est plus qu’un adage sans fondement. En effet, le programme d’aide est soumis à conditions et quelles conditions ! Les bailleurs, essentiellement l’Union européenne et le Fonds monétaire international, exigent des contreparties, à savoir une réduction des dépenses et une hausse des impôts. Ainsi, la TVA devrait voir son taux passer de 21 % à 23 %, et l’impôt sur les sociétés, 12,5 % actuellement en Irlande, devrait augmenter bien que le gouvernement de Dublin s’y refuse pour l’instant. Les Irlandais paieront plus d’impôts et, en échange, auront moins de contreparties. L’objectif est de réaliser 15 milliards d’euros d’économies d’ici 2014. Les Irlandais devront non seulement se serrer fortement la ceinture mais ils voient également leurs finances publiques passer sous tutelle. La perte de souveraineté alliée à une cure d’austérité sans pareil provoque d’ailleurs le mécontentement de la population qui manifeste.

Toujours est-il qu’il faut tirer des enseignements des exemples grec et irlandais. Peu importent les causes - un soutien inconsidéré aux banques pour l’Irlande qui a conduit à un déficit de 93 % de leur PIB en 2010, une gestion des finances publiques désastreuse pour les Grecs – l’Europe et les marchés financiers ne sont plus prêts à financer sans condition les pays qui creusent sans cesse leurs déficits et leurs dettes. Si les responsables politiques portugais et espagnols ont déjà des sueurs froides, la France ferait bien, elle aussi, de s’inquiéter de l’état de ses finances publiques. Malgré sa puissance économique, la France n’est pas ou plus à l’abri d’une dégradation à moyen terme de son rating auprès des agences de notation, d’autant plus que ses voisins allemand et anglais, autres poids lourds de l’Union européenne, ont démarré des plans d’assainissement de leurs comptes publics. L’objectif de 6 % de déficit pour 2011, considéré comme raisonnable par le gouvernement français est-il suffisant pour rassurer les marchés ? Rien n’est moins sûr. En tous les cas, l’objectif affiché devra être tenu sans quoi les marchés financiers ne manqueront pas de sanctionner la France. La question aujourd’hui n’est plus de savoir si la France peut ou doit relancer sa croissance en augmentant les déficits, les marchés financiers ont répondu. Le problème est maintenant de savoir quels seront les niveaux de déficit et de dette que les marchés financiers accepteront pour la France. L’exemple irlandais, après le grec – avant le portugais ? – est un nouvel avertissement sans frais pour la France. A elle d’en tenir compte sous peine de voir son budget établi à Bruxelles et dans les bureaux du FMI.

Philippe Fort
 
 
 




























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