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BUDGET 2013

News du 01/10/2012
Ramener le budget 2013 à 3 % de déficit public avec une hypothèse de croissance de 0,8 % contre 4,5 % de déficit public en 2012 était l’équation que devait résoudre le gouvernement de François Hollande. Comment réussir cet objectif ambitieux mais nécessaire ? Malheureusement, disons le clairement, en présentant son budget 2013 le 29 septembre, le gouvernement a fait le choix de la hausse des recettes et des impôts au détriment de la baisse des dépenses. Certes, il prévoit 10 milliards d’euros d’économies en gelant ses dépenses hors dette et pensions mais l’essentiel sera financé par une fiscalité plus lourde. Elle touchera les entreprises et les particuliers qui paieront chacun 10 milliards de plus. Quelles mesures ont-elles été décidées pour les particuliers ? La liste est longue et concerne presque tout le monde même si les hauts revenus sont touches plus durement. Tout d’abord, le gel des barèmes de l’impôt sur le revenu, soit une hausse de 2 %, rapportera 1,3 milliards d’euros. L’avantage maximal procuré par le quotient familial est réduit, permettant à l’Etat de gagner près de 500 millions d’euros. Une tranche d’imposition de 45 % est créée pour les revenus supérieurs à 150 000 euros par an, elle rapportera plus de 200 millions d’euros. Une taxe de 75 % est instaurée pour deux ans sur pour les 1 500 personnes qui ont plus d’un million d’euros de revenus, ils paieront en moyenne 140 000 euros de plus sur la période. Faites la multiplication, cela représente 210 millions d’euros par an. L’ISF retrouve à peu près le format d’avant la reforme sous Nicolas Sarkozy et permettra à l’Etat d’engranger un milliard d’euros. La mesure qui rapportera le plus est l’alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, 3 milliards. La taxation se fera selon le barème de l'impôt sur le revenu. Autre décision, le régime des auto-entrepreneurs est supprimé, il est aligné sur celui des entrepreneurs individuels.

Le choix du gouvernement est extrêmement dangereux car il risque d’asphyxier encore plus l’économie du pays qui tourne au ralenti. La croissance peut-elle repartir avec de tels freins ? On peut en douter. Les 0,8 % prévus dans le budget paraissent optimistes. Les économistes mettent en cause cette hypothèse. Avec un tel fardeau et un climat international morose, la menace d’une récession est réelle. Le budget volerait alors en éclats, une contraction du PIB provoquerait un déficit encore accru alors que la dette atteindra 91,3 % du PIB en 2013, un record. La hausse systématique des impôts pour réduire les déficits n’est pas réaliste, elle n’est surtout pas tenable. La réduction des dépenses aurait dû la priorité. Nous ne faisons que repousser des décisions dont les conséquences seront d’autant plus dures à supporter à l’avenir.

Philippe Fort
 
 
 




























La taxe d'aménagement