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LES ENSEIGNEMENTS DE L’INTERVENTION TELEVISEE DU CHEF DE L’ETAT

News du 01/04/2013
« Parce que qu’est-ce que j’avais comme solution quand j’arrive : laissez filer le déficit ? Etre sanctionné par les marchés ? Bruxelles ? Je m’y suis refusé ». Ces propos de François Hollande lors de son intervention télévisée du 28 mars dernier illustrent la situation dans laquelle se trouve la France aujourd’hui. La dette, le déficit ont atteint un niveau difficilement supportable pour l’économie française. Ne plus laisser filer la dette et le déficit ne sont pas seulement des impératifs fixés par les marchés ou Bruxelles mais surtout et aussi par le bon sens. La dette publique représente 92 % du PIB et l’INSEE vient d’annoncer que le déficit était de 4,8 % en 2012 contre 4,5 % initialement prévus. Cela ne peut continuer… Et pourtant, cela continue. François Hollande s’est engagé à ne plus augmenter les impôts hormis la hausse de TVA en 2014. Soit, mais est-ce possible ? La réduction des dépenses de l’Etat sera-t-elle suffisante pour enfin inverser la tendance comme le président l’a déclaré ? On peut en douter. Si le chef de l’Etat n’a pas annoncé de mesures chocs ou concrètes, la présentation le 15 avril du programme actualisé de retour à l'équilibre des finances publiques devrait nous éclairer davantage. Les chiffres sont têtus. Avec une croissance nulle - sans augmentation des recettes liées à un regain de l’activité économique - passer de 4,8 % à 3,7 % de déficit cette année et sous les 3 % avec une prévision de croissance de 1,2 % en 2014 en ne faisant que réduire les dépenses s’avèrera extrêmement compliqué. En fait, disons-le clairement, c’est impossible. Alors, certes, François Hollande respectera peut-être ses engagements du 28 mars : « il n’y aura pas d’augmentation d’un autre impôt que celui que j’ai annoncé » mais les prélèvements obligatoires eux augmenteront. Nous en sommes déjà à 46,3 %, un record.

La réduction des dépenses, ou « les économies » terme que François Hollande a préféré utiliser lors de cette intervention, d’où viendront-elles ? Pas de la Défense puisque le Chef de l’Etat s’y est engagé. Ce sont entre 15 et 20 milliards d’euros qu’il va falloir trouver en 2014. Attendons le 15 avril mais sauf surprise, tous les ministères seront impactés. La cure d’amaigrissement ne fait que commencer.

Et les retraites dans tout cela ? François Hollande l’a reconnu, « il va falloir avoir des durées de cotisations plus longues » même s’il refuse - pour l’instant ? – de se prononcer sur le montant des pensions préférant évoquer « une discussion sur les paramètres, tous les paramètres : cotisations, indexation et allongement de la durée de cotisation » avec les partenaires sociaux. Mais soyons réalistes, l’allongement de la durée de cotisation ne pourra pas entièrement compenser l’indexation des retraites. Si le choix est fait de maintenir le niveau des retraites, il faudra revoir les cotisations, et donc revoir encore à la hausse les prélèvements obligatoires qui ont déjà atteint, nous venons de le voir, des seuils qui donnent le vertige. Autrement dit, sans amélioration des conditions économiques et une reprise durable de la croissance dans les années futures, le montant des retraites baissera également.

Philippe Fort

Citations: www.elysee.fr/interviews/article/entretien-du-president-de-la-republique-sur-france/

 
 
 




























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