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UNE CROISSANCE EPHEMERE ?

News du 01/06/2015
Ca y est la croissance est de retour. Tous les organismes, nationaux et internationaux, privées, publics, de l’INSEE au FMI pour n’en citer que deux, s’accordent à dire que la croissance est de retour en France. Les fourchettes des prévisions la situent pour 2015 entre 0.8 % et 1,5 %, un peu plus en 2016, c’est peu mais c’est toujours mieux que rien. Comme nous l’indiquions dans la chronique de janvier, la chute de l’euro qui aide nos exportations et la baisse du pétrole qui allège notre facture énergétique ont un effet dopant sur notre économie. De plus, les taux d’intérêt restent extrêmement bas, la charge de notre dette ne change pour ainsi dire pas. Cette embellie n’aura malheureusement pas d’effet sur le chômage qui poursuit et poursuivra sa hausse. C’est inexorable. Il faudrait 1,6 % de croissance pour faire baisser le taux de chômage. Les chiffres d’avril 2015 de Pôle emploi sont implacables, + 26.200 inscrits en catégorie A, soit 3,536 millions chômeurs dans cette catégorie. En comptant les catégories B et C, ce sont près de 6 millions de personnes qui seront au chômage en 2016. Les prévisions de l’UNEDIC qui doit indemniser les chômeurs le confirment, le taux de chômage devrait atteindre 10,3 % en métropole fin 2015, contre 9,9 % actuellement, même si l’assurance-chomage ne prévoit que 0.8 % de croissance contre 1 % à l’INSEE. En tout, l’UNEDIC, deficitaire depuis 2009 s’attend à un déficit de 4,6 milliards d’euros en 2015 et une dette qui atteindrait 26 milliards. Autant dire que les négociations en 2016 des règles d’indemnisation des chômeurs entre patronat et syndicats qui gèrent l’organisme s’annoncent compliquées.

Si l’euro devrait rester durablement bas, le pétrole et les taux d’intérêt remonteront à moyen terme. La France doit profiter de cette aubaine et poursuivre ses réformes, le FMI insiste sur la nécessité de réformes de «grande ampleur» du marché de l’emploi tandis que l’OCDE rappelle qu’il faut réduire la part des dépenses publiques dans le Produit intérieur brut et que la France doit intensifier ses efforts en raison d’un « important problème de compétitivité ». Malheureusement, le gouvernement refuse d’affronter la réalité comme le montre le rapport du 27 mai 2015 de la Cour des comptes sur le budget de l’État en 2014. «La diminution de la charge de la dette (-1,73 milliard d’euros)» est un des facteurs qui ont «stabilisé par rapport à 2013» les dépenses du budget, mais il manque des «économies structurelles significatives» et la dette continue de progresser à un «rythme soutenu». La Cour des comptes affirme que l’Etat doit «asseoir les prévisions de recettes fiscales sur des hypothèses prudentes, maîtriser la dépense par des choix explicites conduisant à des économies durables». C’est du bon sens !

Philippe Fort
 
 
 




























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